La légende du fer à repasser.
J'ai trouvé dans un vieux "Semaine de Suzette"
( hebdomadaire de nos grand- mères)
un jolie conte sur l'invention du fer à repasser
et je ne résiste pas à l'envie d'en partager
l'histoire avec vous.
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La légende du fer à repasser
En ce temps-là le fer à repasser n'était pas encore inventé.
Cela ne gênait, du reste, personne, on gardait son linge tout froissé de plein vent et de soleil.
Or,il y avait alors au village un forgeron, si grand , si haut, si fort, qu'on aurait dit un vrai géant de légende. Mais c'était un bon géant.
Il épousa un été une petite bonne femme haute comme trois pommes, et jolie comme rose, qui avait toujours pensé que quand on est jolie comme çà on est née pour se faire servir.
Ah ! Il en mena une vie le forgeron !... A peine ferrait-il un cheval qu'il lui fallait courir à la maison pour puiser de l'eau et faire bouillir la soupe. A peine son grand feu allumé, il lui fallait balayer la salle et coudre les boutons. Il faisait tout dans la maison, même les grands lessives.
Avec, cela, la petite dame protestait :
- »Nicolas, mes mouchoirs sont de véritables boules. Nicolas mes serviettes sont pleins de plis. Nicolas, mon tablier est un chiffon. »
Et il y en avait aussi long que des litanies.
Nicolas répondait tout bonnement :
« Eh ! Que veux-tu que j'y fasse ? Le linge, ce n'est pas de la tôle.
-
Trouve un moyen, Nicolas, pour que la nappe soit aussi unie que la table sur laquelle on la pose.
Nicolas haussait les épaules. Jusqu'à son mariage, il avait mangé sur le bois brut de la table et il n'avait pas encore bien compris à quoi servent les nappes.
Mais au moment de la grand lessive de printemps, quand il vit tout le linge froissé et ridé comme la surface du grand étang les jours de brise, il se dit :
-
Il faut que j'invente quelque chose.
Il y pensa tout le jour tandis qu'il ferrait les chevaux. C'était un jour de marché et il y avait beaucoup de chevaux à ferrer, en sorte que, vers le soir, l'enclume sur laquelle il avait forgé tant de fers était elle-même chaude et fumante.
Alors le bon géant eut une excellente idée.
Il était si fort, qu'il lui suffit d'une seule main pour soulever l'enclume. Et il rapporta toute chaude à la maison. Sa jolie petite femme poussa un cri:- Nicolas es-tu devenu fou ?
-
Étale tes nappes sur la table, commanda-t-il, tes serviettes et tes mouchoirs aussi. Et tu 'en diras des nouvelles.
Sur le linge frais, étendu, il posa par-ci, par-là sa grosse enclume, de sorte qu'il devint aussitôt sec et raide comme de la tôle.
La petite forgeronne joignait les mains, émerveillée.
Naturellement, la table ne résista pas à un pareil traitement. Il fallut dès le lendemain lui remettre les quatre pieds.
-C'est seulement parce que l'enclume était un peu lourde, expliqua le forgeron. Aussi je m'en vais fabriquer quelque chose de plus petit.............
Le fer à repasser était inventé !
Très intéressé, la petite épouse pris goût à la chose. Elle voulut bientôt manier elle-même les jolis fers à repasser qui faisaient le linge si uni. Elle finit de la sorte par s'habituer non seulement au repassage, mais à tout le travail de la maison.
Le forgeron ne quitta plus la forge que pour venir s'asseoir devant son assiétée de soupe odorante.
Et ils furent très heureux.
Henriette robitaillie.
sans fer pas de monogramme qui ressort si bien !!!
quelle belle invention!!
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